Dans ce billet, j’ai simplement envie de vous partager des images et des anecdotes sur mon dernier périple au Parc national du Mont-Mégantic. Du 8 au 10 janvier, j’ai parcouru en raquette environ 30km de sentiers bordés d’une neige féérique! Une modeste « aventure » somme toute, à la portée de toutes les personnes désirant défier des montagnes figurant parmi les plus hauts sommets du Québec.
Jour 1: Arrivée au Mont-Mégantic, Boucle de la Grande Ourse et Montée Notre-Dame
Parmi les services d’hébergement offerts au Parc national du Mont-Mégantic, nous avons choisi le refuge de la Petite Ourse, une modeste habitation pleine de charme rustique. Pour nous y rendre, nous devons laisser la voiture au centre de services l’Astrolab et parcourir un « gros » kilomètre de distance. Samuel opte pour une attaque en ski de fond. Pour ma part, je m’y rends en raquette et je dois faire une montée modérée de 90 mètres de dénivelé. Obnubilée par la beauté des paysages nordiques, je sens à peine la courte ascension dans mes jambes.
Habituée de dormir dans des refuges avec lits de type dortoir, je suis agréablement surprise de découvrir que nous avons une mini chambre privée avec lit double. Il n’y a pas d’électricité, la toilette sèche est située à quelques mètres du refuge, il n’y a pas d’eau courante non plus, mais nous sommes chauffés par un poêle à bois et éclairés aux chandelles. C’est full romantique.
Une fois nos bagages déposés, nous repartons chacun de notre côté explorer les sentiers, de ski pour lui, de raquette pour moi. Je fais d’abord la Boucle de la Grande Ourse (3,6km), de niveau débutant-intermédiaire, puis je redescends au Centre de services, pour finalement attaquer la montée du Mont Notre-Dame (5,1km). Cette dernière m’offre un challenge que j’avais sous-estimé! J’ai un beau 315 mètres de dénivelé à gravir sur seulement 2,6 km! De plus, j’ai pris la « pas-sage » décision de faire ce tronçon en bottes. Peu fréquenté, ce dernier segment est gonflé de neige qui s’accumule au fil de mon ascension. Je défonce à quelques reprises et une fois arrivée au sommet, je peine à trouver les balises enneigées. Enfin, j’arrive au bout de mes peines juste avant la tombée de la nuit.
Jour 2: À l’assaut du Mont Saint-Joseph et du Col-des-Trois-Sommets
Je commence la journée reposée d’une nuit où j’ai dormi d’un sommeil profond sous la chaleur du foyer. En regardant par la fenêtre de notre micro-chambre, je suis émerveillée par le paysage qui nous entoure. Wow! Mon fil d’actualité Facebook ne me manque pas en ce moment!
Initialement, le plan du jour: Mont Saint-Joseph, le Col-des-Trois-Sommets et le Mont Mégantic, mais comme on dit, les plans sont faits pour être changés.
La première montée du jour, le Mont Saint-Joseph, nous amène à 1065m d’altitude. La vue sur la campagne estrienne enneigée est époustouflante! Toutefois, l’ascension de 475 mètres de dénivelé sur une distance de 3,2km est costaude! Nous ouvrons la voie enneigée jusqu’au point de vue des Pèlerins où nous sommes rattrapés par un couple qui prendra ensuite le relais pour tracer le chemin dans la neige épaisse. J’arrive au sommet trempée de sueur et hors d’haleine.
C’est dans un refuge au Col-des-Trois-Sommets que nous prenons une pause pour luncher et nous y réchauffer. C’est aussi là que nous prenons la décision d’abandonner le projet de faire la montée du Mont Mégantic. Il est 12h30, le soleil se couche vers 16h, nous n’avons pas de lampe frontale et nous serons sûrement seuls pour ouvrir la voie vers ce sommet mythique situé à 1105m d’altitude.
Le retour à notre refuge est rapide, une belle descente facile qui me rend joyeuse! Je profite du reste de l’après-midi pour faire un aller-retour et des commissions essentielles (eau, chandelles et chocolat) au centre de services.
Ce soir, nous partageons notre nid de bonheur avec un jeune couple d’étudiants en médecine fort sympathique! Nous échangeons quelques anecdotes de voyage avant de se plonger chacun de notre côté dans nos livres à la lumière des chandelles et de nos lampes frontales.
Jour 3: La Traversée, ma grande aventure!
Dernier jour dans le paradis hivernal! C’est avec un petit pincement au coeur que je quitte notre refuge de la Petite Ourse et que je prends la route en solo sur mes raquettes vers le secteur de Franceville. Samuel de son côté profitera de cette journée ensoleillée pour faire quelques boucles de ski de fond avant de reprendre la route vers Sherbrooke.
Les deux premiers kilomètres me conduisent en chemin connu vers le Col-des-Trois-Sommets. Or, la vraie aventure commence dans le sentier du Ruisseau-de-la-Montagne. Pour les prochains 5,6 kilomètres, je vais me lancer seule dans un sentier qui ne semble pas avoir été fréquenté récemment. À chacun de mes pas, j’enfonce dans la neige jusqu’aux genoux. Tout au long de cette traversée, je défonce cinq ou six fois jusqu’à la taille et je dois traverser à plusieurs reprises une rivière recouverte de glace et de neige. J’entends le bruit de l’eau, mais je ne suis jamais certaine où je dois déposer mes pas. Nerveuse, oui, ça m’arrive de feeler chicken, je m’accroche à la beauté des paysages, aux traces laissées par les animaux sauvages, à la douceur du climat et à la magnificence du ciel bleu dégagé.
Je mets plus de 2h30 pour descendre 5,6 kilomètres! Je pousse un soupir et un fou rire de soulagement lorsque j’atteins les sentiers tapés du secteur Franceville. Je ne pensais jamais dire, ni même penser cela, mais parfois, ça fait du bien de marcher sur un chemin déjà tracé, dans les pas de quelqu’un d’autre! Je dévale les quatre derniers kilomètres le coeur gai et un brin fière de ma modeste traversée en raquette.
Somme toute, ce petit périple de trois jours, durant lequel j’étais installée confortablement dans un charmant refuge et de surcroit, en douce compagnie, m’a teasé pour une plus grande épopée. Je rêve depuis quelque temps de partir en randonnée plusieurs jours, voir, plusieurs semaines, en mode auto-suffisance, sac-à-dos et camping. Des souvenirs de mon pèlerinage de Compostelle me rappellent sur la route…
2 réflexions sur “La Petite Ourse, refuge du bonheur au coeur du Mont-Mégantic”