Le samedi 30 avril j’ai eu le plaisir d’assister à mon premier gala de lutte présenté à l’aréna de Saint-Ambroise. Aux côtés de plus de 1300 personnes, j’ai pu apprécier les performances extraordinaires des lutteurs de la Jonquière Championship Wrestling (JCW). Entre 19h et 22h, des combats colorés et musclés se sont succédé pour nous en mettre plein la vue! La foule scandait les noms de ses favoris et injuriaient les personnages détestables! J’avais autant de plaisir à regarder l’arène que les spectateurs de tous âges participer intensément au combat.  J’ai vu une petite femme dans la cinquantaine grimper du bout des pieds sur la barrière pour aller gifler l’un des lutteur (sur l’épaule) en lui criant avec hargne « Va chier! Va chier! » ainsi qu’un gamin de 7 ans rouge de colère devant les injustices d’un arbitre laxiste: « Papa c’est pas juste! C’est pas juste! ». La foudre dans les yeux de ce dernier m’a d’ailleurs rappelé le personnage de Jessy dans Le Ring (2007, Qc).

La lutte ce n’est pas qu’un sport. Comme Pierre Falardeau l’analysait dans son film Continuons le combat , la lutte c’est d’abord un combat entre les forces du bien et du mal, entre les bons et les méchants. C’est la mise en spectacle de valeurs morales qui s’affrontent et ce rituel sert à régler les problèmes incontournables de la société. Je ne sais pas ce que je dois en déduire, mais le personnage cravaté arrogant de la « Minute de pédagogie » a éveillé beaucoup de colère dans la foule! Il faut dire qu’il insultait directement les gens de Saint-Ambroise en les traitant de « chômeurs » et « d’incultes », bref de petit peuple pas éduqué!

Dans l’histoire de la lutte au Québec, on dit souvent que l’âge d’or de ce sport-spectacle remonte aux années cinquante. Toutefois, après ma soirée du 30 avril, je constate que la lutte est bien vivante au Saguenay-Lac-St-Jean! Elle bat son plein et atteint un niveau de professionnalisme certainement enviable au Québec. L’évènement suivi par l’équipe de MaTv et Kyk 95,7 gagne en popularité année après année.

Enfin, comme j’étais trop absorbée par les combats, je n’ai pris que très peu de photos d’action. D’ailleurs, je n’ai même aucune archive du spectaculaire combat d’échelle et de la lutte finale entre DeAmon (avec qui j’ai fait une entrevue fort intéressante quelques semaines avant le combat) et D Generate! Pour les curieux, je vous invite à aller jeter un oeil sur la page Facebook de Photographe Steeve Gravel vous y trouverez de magnifiques images du super gala prises sur le vif. Pour connaitre l’agenda de la JCW, vous pouvez consulter leur site officiel: Jonquière Championship Wrestling. Également, pour en connaitre davantage sur l’histoire de la lutte au Canada, je vous suggère l’article de Patric Laprade (RDS) Top 10 des meilleurs lutteurs canadiens.

Je terminerai donc ce texte par cette citation tirée de The Wrestler, un film signé Darren Aronofsky,  qui porte magnifiquement à l’écran le personnage Randy « The Ram » Robinson:

I just want to say to you all tonight I’m very grateful to be here. A lot of people told me that I’d never wrestle again and that’s all I do. You know, if you live hard and play hard and you burn the candle at both ends, you pay the price for it. You know in this life you can loose everything you love, everything that loves you. Now I don’t hear as good as I used to and I forget stuff and I aint as pretty as I used to be but god damn it I’m still standing here and I’m The Ram. As times goes by, as times goes by, they say « he’s washed up », « he’s finished » , « he’s a loser », « he’s all through ». You know what? The only one that’s going to tell me when I’m through doing my thing is you people here.