On se rappelle souvent de nos voyages selon les dernières émotions vécues. Celles-ci vont alors teinter le récit et le regard que nous portons sur ces expériences extraordinaires. Lors de mon cyclo-voyage à Cuba (735km), j’ai eu envie de capter des instants significatifs à différentes étapes de mon périple afin d’en garder un souvenir pluriel allant au-delà des mots écrits dans mon journal ou sur Facebook (les rares fois que je réussissais à avoir accès à internet!). J’ai donc décidé de me filmer dans des moments de vulnérabilité ou de perte de repère, sans filtre, car ce sont ces instants de fragilité qui donnent du sens à l’aventure!
Petite mise en contexte: lorsque je me suis filmée, cela faisait 5 jours que j’étais sur les routes de Cuba à vélo. Je venais de parcourir 35 km entre Las Terrazas et Soroa, sous une température tropicale humide et j’arrivais de franchir quelques côtes relativement ardues. Je sortais de la douche lorsque la grand-mère de la casa particulares où j’allais passer la nuit est venue m’offrir du lait chaud, avec du sucre et des petits biscuits. J’étais tellement émue de cette gentille attention que j’ai eu besoin de communiquer la boule chaude qui m’habitait le coeur. J’ai eu besoin de dire à quel point j’étais touchée par ce geste.
J’ai ainsi tenté de mettre des mots sur la beauté d’un geste millénaire: celui d’offrir à boire et à manger à un étranger.
Alors que Mylène Paquette a pleuré devant une poire lors de sa traversée de l’Atlantique à la rame, moi, ce sont des petits biscuits et un lait chaud qui m’ont tiré des larmes à Cuba!
6 réflexions sur “Cuba à vélo – Pleurer devant une tasse de lait chaud”