Vous l’ai-je déjà dit: Mon chum c’est le meilleur! J’écris ces mots avec beaucoup d’admiration envers le dernier défi qu’il a relevé avec brio: les Pyrénées à vélo en solitaire. Du 19 au 28 juillet 2016, Samuel a parcouru 906 kilomètres à travers ces montagnes mythiques où il a surmonté des montées vertigineuses, soit 23 376m de dénivelé positif. Voici donc son formidable récit.
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Jour 6:Castillon-en-Couserans à Les Cabanes
Dure journée! Pour résumer, j’ai franchi quatre cols: La Core, La Trappe, Agnès et Port de Lers sur 110km et 3340m de dénivelé.
Ce matin, je quitte la petite ville coquette de Castillons-en-Couserans où j’ai été accueilli comme un roi la veille. Pas seulement par mon aubergiste, mais également par un groupe de joyeux lurons qui m’ont fait découvrir l’histoire du canal du midi reliant la Garonne à la mer méditerranée et le Picon-bière – de manière strictement descriptive, puisque j’ai une intolérance au gluten qui m’interdit la consommation de houblon. À vélo, je ne prends aucun risque puisque l’énergie doit aller dans mes jambes et non dans mes intestins.
La journée débute avec le col de la Core, plein de verdure, des vues imprenables et une ambiance du Tour de France au sommet où l’on retrouve au sol les inscriptions d’AG2R, la mondiale. Avec la victoire éclatante de Romain Bardet il y a à peine quelques jours, c’est particulier d’y rouler. Le Tour a passé par les Pyrénées à peine une semaine avant moi! J’en ai des frissons juste d’y penser.
Après la montée : la descente! Je commence à être plutôt habile et surtout, j’y retire beaucoup de plaisir même si la prudence est de mise avec un bolide plutôt lourdaud. J’aboutis dans une petite ville où je dois encore user de ruse pour assouvir mes besoins primaires. Je rentre donc en catimini dans un hôtel pour emprunter les toilettes. Fait à noter, en France on tire littéralement la chasse. En effet, la plupart des toilettes n’ont pas un piton québécois sur lequel on appuie mais plutôt un manchon que l’on doit tirer.
Alors que je reprends la route, je croise une famille de cyclistes. Le plus jeune, qui est le plus fort du groupe, décide de rouler avec moi jusqu’en haut. Mes jambes sont encore en forme, et malgré le poids de mes sacoches, je parviens à le suivre en jasant.
Bon, j’avoue que j’essaie de le faire parler pour économiser mon souffle un brin. Ma tactique? Il suffit de jaser de rugby et ça y est! Mon partenaire ouvre le verbe-moteur et moi, j’en profite pour mouliner et respirer un peu.

Arrivé au sommet, je l’abandonne pour déguster une spécialité du coin : le gratin dauphinois. Des patates!!!! Un classique alimentaire aux côtés des bananes lorsque je suis à vélo. Malheureusement, les patates n’auront pas suffit.
En effet, j’aurais peut-être du opter pour les épinards et prendre des forces à la Popeye parce que le Col d’Agnès m’offre tout un challenge!
Au moins, je peux continuer de rêver en montant puisqu’il y a des delta-planes un peu partout au sommet. D’ailleurs, j’espérais secrètement pouvoir en faire durant mon voyage. (Finalement, la chance n’aura pas été du côté du Delta-plane, j’aurai plutôt fait de la planche-à-voile sans vent sur la Méditerranée. Ce fut quand même bien de tomber la face dans l’eau salée!)
Après avoir fait une dernière montée erreintante, je fais un arrêt obligé pour me gaver de sucre et de caféine. Au menu: Coke, espresso et glace. Cette fois, ça me prenait plus qu’un petit remontant pour compléter cette journée ardue. Hop! Je monte le col de Lers pour ensuite terminer la journée le long des boulevards pour me rendre à les Cabannes.
Cette ville ne m’inspire pas confiance. Je ne ferai que passer sans vraiment profiter de l’endroit. Je préfère désormais la tranquillité des villages et de la campagne au brouhaha des villes crades, aussi petites soient-elles.
Normalement, ce devrait être ma dernière grosse journée. Demain, c’est quasiment un jour de repos à côté de ce que je viens de traverser. À mon agenda: 68km et 1500m de dénivelé. Ensuite il me restera seulement deux jours de vélo. Peut-être que je vais regarder pour en ajouter. Je suis content à l’idée de faire une demi-pause, mais j’aime faire du vélo! Disons que ça occupe bien une journée.
8 réflexions sur “Un Bleuet sur son vélo à l’assaut des Pyrénées. Jour 6: Quatre cols au menu!”