Du Club F-18 aux Jeux Olympiques:Valérie Maltais d’hier à demain

Mon poste à titre d’agente de communication au Regroupement loisirs et sports Saguenay-Lac-St-Jean m’a permis de rencontrer des gens exceptionnels, tel que Valérie Maltais, une athlète originaire de La Baie (Saguenay,Qc). Cette patineuse de vitesse hors pair et fort sympathique fait certainement la fierté de sa région natale. Médaillée d’argent du 3 000m aux Jeux Olympiques de 2014, Valérie a cumulé au cours de sa carrière plusieurs podiums. Sa fiche athlétique compte notamment les Championnats du monde en patinage de vitesse sur courte piste, la Coupe du Monde et les Championnats Canadiens ouverts. Depuis l’été 2014, elle parcourt les pistes de patin à roues alignées, un sport qu’elle a toujours affectionné. Naturellement compétitive, en 2015, elle a remporté le titre de championne canadienne de cette discipline.

Portrait Valerie Maltais

Fait notable : elle est l’une des rares athlètes des Jeux d’hiver à avoir participé aux Jeux Panaméricains.

Nommée  marraine de la délégation régionale pour la 51e Finale des Jeux du Québec – été 2016, je l’ai invitée en entrevue afin de discuter de son parcours olympique, plus particulière de son cheminement, des défis qu’elle a surmontés, ses sources d’inspiration et ses projets à venir.

J’ai lu qu’avant de te lancer dans le patinage de vitesse, tu pratiquais le patinage artistique. Te souviens-tu de ce qui t’a amenée à troquer la première discipline pour la seconde?

Dès l’âge de 3 ans, j’ai appris à patiner au club de patinage artistique local de La Baie. Lors de mes entraînements, ma mère voyait bien que j’avais le goût de la compétition en moi. Par exemple,  je demandais toujours aux autres patineurs de faire des courses d’un bout à l’autre de la patinoire après les entraînements. Lorsque ma mère a vu les épreuves de patinage de vitesse aux Olympiques de 1994, elle a toute de suite su que ce sport était fait pour moi. C’est donc en 1996 que j’ai fait mes débuts dans cette discipline.

Valérie Maltais

 

J’ai d’abord pleuré pour ne pas embarquer sur la glace, mais j’ai finalement aussi pleuré pour ne pas en débarquer!

Quel est ton plus beau souvenir de patinage de vitesse?

Les voyages que nous faisons. C’est une chance incroyable de pouvoir faire le tour de la planète, découvrir différentes cultures et habitudes alimentaires, et bien sûr, faire de la compétition contre les meilleurs au monde.

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Quel a été le plus grand défi que tu as eu à surmonter dans ta carrière?

J’ai vu ma non-participation au relais féminin des Jeux Olympiques de 2010 comme une énorme défaite. Suite à cela, j’ai du faire une énorme une remise en question.

Le relais est l’épreuve que nous faisons en équipe de quatre. Il y a la qualification et la finale. Entre les deux courses, on peut échanger les patineuses. Aux Jeux Olympiques, nous sommes cinq Canadiennes. Habituellement, tous les patineurs embarquent au moins une fois sur la glace. Pour ma part, je n’ai été ni de la qualification, ni de la finale. Les filles de mon équipe ont gagné la médaille d’argent, alors que moi je suis revenue bredouille.

Une médaille change beaucoup de choses, mais quand tu es la seule de ton équipe à revenir les mains vides, cela aussi change beaucoup de choses.

J’ai revu mon comportement hors glace mais surtout sur la glace, tel que l’assiduité, l’alimentation, etc.

Qu’est-ce qui a changé entre ta première expérience olympique (2010) et ta seconde triomphante (2014)? Qu’as-tu appris en 2010 qui t’a servi quatre ans plus tard?

Beaucoup de choses ont changé. J’étais PRÊTE. À Vancouver (2010), je « trippais », j’avais 19 ans et je vivais ma première expérience olympique. Or, je n’étais pas disposée et j’avais la tête partout. Je ne savais pas sur quoi garder ma concentration. À Sotchi (2014), j’étais prête. Je savais pourquoi j’étais là et de quoi j’étais capable.

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Quels sont tes prochains objectifs en patinage de vitesse?

À court terme, un titre de championne du monde. À moyen-long terme, un podium à l’individuel aux JO en 2018 et un autre en équipe.

Qui sont les gens qui t’inspirent? Ceux et celles qui te donnent envie d’aller plus loin?

 J’adore les histoires d’athlète et leur cheminement.Mon premier entraîneur, Luc Dufour a longtemps été la personne qui m’inspirait le dépassement de soi. Aujourd’hui, j’adore Georges St-Pierre, Usain Bolt, Novak Djokovic. J’ai tiré de chacun d’eux une leçon motivante en lisant leur livre et en regardant des documentaires. Pierre Lavoie est également un modèle et une personne extraordinaire.

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Est-ce que tu fais des parallèles entre les défis que tu rencontres dans ton entrainement au patinage de vitesse et les défis de la vie « ordinaire »?

Absolument! Je crois que les expériences tirées de mes victoires comme de mes échecs, me servent dans la vie de tous les jours.

Si tu pouvais parler à la petite Valérie Maltais, âgée de 6 ans, qui revêt pour la première fois ses patins du club F18 de la Baie, que lui dirais-tu? Quels conseils lui donnerais-tu?

Je crois que j’ai été bien supportée par mes parents. Ils m’ont toujours encouragée à avoir du plaisir.

Je gagnais beaucoup lorsque j’étais jeune, mais on m’a toujours rappelé l’importance de continuer à travailler et d’en vouloir plus, puisque les autres travaillent très fort derrière toi pour te rattraper.

Techniquement, je lui dirais de se mettre en position beaucoup plus basse et de ne pas se relever en sortie! Ah ah! Ce sont des petits défauts que je travaille encore à corriger.

J’ai lu que tu t’étais également mise au patinage sur roues alignées dernièrement. As-tu une préférence pour l’un des deux types de patin ?

C’est différent, mais il y a beaucoup de similitudes et je crois que chacun est bénéfique pour l’autre sport. Mais j’ai une préférence pour les lames.

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Est-ce difficile de trouver du financement?

C’est toujours difficile de se vendre, mais les commanditaires sont essentiels. J’ai une agente qui m’aide. Jusqu’à maintenant, je me considère chanceuse d’avoir rencontré des gens qui ont cru en moi et qui continuent de le faire. Avec l’aide de mon agente, nous avons développé un logo et un site web. www.valeriemaltais.com . C’est un moyen de donner plus de visibilité à mes commanditaires, de faire connaitre mon horaire de compétition et de de fournir des informations sur moi.

Quand tu penses à ta vie après les compétitions de patinage de vitesse, à quoi rêves-tu?

Je souhaite être nutritionniste ou travailler en cuisine. Également, je veux DES enfants.

Parlant nutrition : As-tu des restrictions alimentaires, des interdits?

Il n’y a pas d’interdit, mais il faut contrôler les quantités. J’évite le sucre raffiné le plus que possible.

Mais J’ADORE les chips. J’ai vraiment un problème et je blâme ma mère, parce qu’elle est pareille !

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As-tu des projets parallèlement au patinage de vitesse?

J’ai terminé une technique en diététique et je poursuis des études universitaires. J’ai deux chats et un copain, c’est beaucoup d’entretien hihi ! Mais plus sérieusement, mon horaire d’entraînement est très chargé. Je m’entraîne 2 à 3 fois par jour, 6 jours sur 7. Les projets à coté sont minimes et sont pour la plupart en cours.

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Pour conclure, j’ai su que tu serais marraine pour la délégation des Jeux du Québec Saguenay-Lac-St-Jean. Bravo! Qu’est-ce qui t’a amenée à accepter ce rôle? Et qu’as-tu envie de dire aux jeunes athlètes?

J’ai d’abord été honorée, merci! J’ai dit oui immédiatement ! J’ai participé deux fois aux Jeux du Québec. C’est vraiment une belle expérience!  Pour certains, c’est un tremplin vers une carrière sportive, pour d’autres la chance de vivre un grand moment dans le sport. Je souhaite qu’ils profitent de leur expérience au maximum et qu’ils en profitent pour apprendre et grandir en tant qu’athlète et comme personne.

Dans le sport, on apprend bien au delà des podiums. Et surtout, il ne faut pas oublier d’avoir du plaisir !

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SOCHI, RUSSIA – FEBRUARY 10: Valerie Maltais of Canada competes in the Short Track Speed Skating Ladies’ 500m heats on day 3 of the Sochi 2014 Winter Olympics at Iceberg Skating Palace on February 10, 2014 in Sochi, Russia. (Photo by Streeter Lecka/Getty Images)

Pour découvrir d’autres femmes québécoises inspirantes, je vous invite également à lire: Cynthia Lalancette, l’histoire d’une ascension extraordinaire dans le monde du duathlon et Julie Roy – Le courage à la conquête du Parc de la Mauricie à vélo.

2 réflexions sur “Du Club F-18 aux Jeux Olympiques:Valérie Maltais d’hier à demain

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