Mon chum c’est le meilleur! J’écris ces mots avec beaucoup d’admiration ( et plein d’amour aussi) envers le dernier défi qu’il a relevé avec brio: les Pyrénées à vélo en solitaire. Du 19 au 28 juillet 2016, Samuel a parcouru 906 kilomètres à travers ces montagnes mythiques où il a surmonté des montées vertigineuses, soit 23 376m de dénivelé positif. Voici donc son formidable récit.
(Par ici pour lire: Jour 1, Jour 2 et Jour 3.)
Jour 4: La Mongie – Bagnères-de-Luchons, 78km et 1930m D+
La journée débute avec une descente du Tourmalet sous l’orage. Selon un proverbe cycliste: il n’y a pas de mauvaise température seulement de mauvais vêtements. Eh bien, j’avais les mauvais vêtements. Faut dire que suite au vol de mon vélo (voir Jour 1), je n’ai pas réussi à tout me re-procurer. C’est donc en grelottant de froid que j’effectue une descente du Tourmalet à 30km/h. Arrivé en bas, je me dis que si rien ne change durant la journée , je vais attraper un rhume ou pire… une hypothermie.
Je prends la sage décision d’arrêter au village situé en bas du col. Comble de chance, il y a un Intersport! Il est fermé, mais l’affiche indique qu’il ouvre dans 10 minutes. Accompagné de mon livre (Le secret de Christophe Colomb, Jr Dos Santos), j’attends sur le paillasson. Je tremble de froid. Le doute commence à s’emparer de moi puisque ce magasin semble être spécialisé en ski, qu’on est l’été en plein mois de juillet et qu’il est rendu 9h05. Finalement le propriétaire arrive et m’ouvre: c’est l’homme de ma vie!
Normalement le magasin est fermé l’été, mais le nouveau propriétaire a récemment racheté pour y travailler en toutes saisons. Il me sert un café. Pas un café-filtre, mais bien un espresso incroyable: je vis un moment de bonheur réconfortant. Sur place, je trouve des gants de ski hydrofuge, un polar modèle pour femme qui fera certainement l’affaire, des nouveaux bas longs qui montent jusqu’aux genoux, mais je ne trouve pas de couvre-chaussures. Pas de problème. Avec ce super-proprio on m’en patente avec des sacs et des élastiques. Mes chaussettes seront ainsi « sèches » toute la journée. On parle de voyage pendant un bon moment parce que je ne suis pas « game » de repartir tout de suite. Mexique, Maroc, France, Vietnam, Birmanie… toute la planète y passe. Je suis finalement prêt à repartir après m’être réchauffé pendant 1h15.
Je réussis à monter la Hourquette d’Ancisan malgré les séquelles que m’a laissé le Tourmalet. Au sommet, je rencontre un autre chic-type. On se rend jusqu’à Arreau ensemble. On parle des Pyrénées et de bien d’autres choses. On se ressemble en quelque sorte: il fait du vélo en solitaire, il travaille dans l’aéronautique, alors que je suis ingénieur civil, et il a trois enfants. En fait, sur ce dernier point, on ne se ressemble pas du tout à bien y penser! ah ah! Bref, j’ai eu le sentiment qu’on se comprenait dans notre passion commune pour le vélo.
Je finis la journée avec le Peyresourde où je reprends confiance en mes jambes! Arrivé à Bagnères-de-Luchon, la ville reine des Pyrénées, je laisse mon vélo chez un super-mécano. Il a un peu souffert de la pluie et des bouses de vaches qui lui ont laissé des fibres un peu partout. Mon vélo ressort du mécano tout propre et le petit problème de câble du dérailleur avant est également réglé.
Malgré les épreuves rencontrées aujourd’hui, tout est bien qui finit bien. Le terme cyclo-aventure prend tout son sens!
Par ici pour lire la suite: Jour 5 , Jour 6, Jour 7 et Jour 8.)
8 réflexions sur “Un Bleuet sur son vélo à l’assaut des Pyrénées. Jour 4: Rouler sous l’orage”