Quelques jours d’automne aux Îles-de-la-Madeleine quand il n’y a (presque) plus de touristes

Cette année, pour la première fois depuis 2002, je ne suis pas venue vivre l’été aux Iles. Sur mon fil d’actualité Facebook, j’ai vu défiler tous ces beaux moments qui font la magie estivale des Iles et auxquels j’aurais tant voulu participer : feux de pleine lune, spectacles déchainés aux Pas Perdus, BBQ sur les tables à pique nique de la Grave, le coloré Festival acadien, les châteaux de sable, et et et! Tel une expatriée masochiste, je likais avec envie et un gros pincement au cœur tous ces moments qui se sont vécus sans moi.

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Ceci étant écrit, je ne suis pas à plaindre. J’ai tout de même choisi (pour des raisons professionnelles) de vivre un été à Montréal, malgré la chaleur étouffante, les édifices de béton et le trafic frustré des travaux apocalyptiques. Oui, oui, j’ai quand même aimé ça la grande ville vibrante, mais une part de moi était restée accrochée sur le quai de Cap-aux-Meules le 16 septembre 2015. Ce petit bout de moi m’a attendu bien longtemps cette année.  Je suis finalement revenue aux sources de mon insularité, le 22 octobre, poussée par un vent de 40km h et des rafales à plus de 50km!

 

À la grande surprise de bien des gens, je suis débarquée aux îles dans le froid de l’automne, à une période de l’année où les touristes ont déserté les lieux et où de nombreux commerçants ont mis la clef sous la porte. Alors pourquoi revenir, seule de surcroit, à la fin du mois d’octobre sous la pluie et les vents forts du nord ?

D’abord, parce que c’est chez-nous et qu’il n’y a pas de saison pour revenir à soi. Ensuite, parce que le timing: je venais de terminer un contrat de travail et j’étais en attente d’une seconde offre. D’ailleurs, c’est connu, les Iles attirent beaucoup de gens qui sont à une intersection de leur vie, à un moment existentiel de choix de carrière, d’étude ou d’amour. Nombreux sont les touristes, les expatrié.e.s et les travailleur.e.s saisonniers « d’en dehors » qui débarquent aux îles avec leurs hardes, leurs remises en question ou leur coeur brisé. Bref, les Iles-de-la-madeleine offrent en toutes saisons une sorte de thérapie saline dans un décor maritime exceptionnel. Cependant, il est plus facile de s’évader de soi durant la folie touristique et festivalière que pendant l’automne, une saison qui invite davantage à l’introspection.

Aussi, parce que ça fait du bien de revoir ses proches au rythme authentique des îles, lorsque les madelinots et les madeliniennes reviennent dans leur maison – souvent louée ou transformée en gite l’été – et alors qu’ils se préparent tranquillement pour l’hiver. C’est le moment pour faire ses conserves et ses pâtés, les petits et grands travaux sur le terrain, le nettoyage du jardin et les rafistolages de toutes sortes. La plupart des madelinots sont moins occupés (environ 30% de la population vit d’un chômage saisonnier), il est donc plus facile d’improviser des moments de grande qualité humaine où l’on ne compte pas les heures passées à palabrer, prendre des nouvelles de tout le canton et de soi au passage. Pour les plus « sorteux », quelques spectacles sont encore présentés à l’automne, soit par le Vieux Treuil ou les Pas Perdus, sans oublier la fameuse Microbrasserie à l’Abri de la Tempête.

Enfin, parce que j’ai un côté solitaire- je l’avoue, des fois je préfère les livres aux gens – cette part de moi s’harmonise parfaitement à l’accalmie madelinienne après la tempête touristique. Je suis bien seule aux îles, surtout quand je n’ai pas le sentiment de manquer tous les incontournables sociaux, familiaux et évènementiels. La furie des vents, la température incertaine oscillant le temps d’enfiler mon manteau, entre des percées de soleil et des nuages lourds, m’enveloppent dans le confort du cocooning madelinot.

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De la fenêtre du chalet familial, j’ai pu pendant 10 jours larguer mes pensées dans l’horizon infini et la mer déferlante. Je me suis donnée la liberté d’être relativement passive et sans remord! Wow! Presque rien faire et l’assumer pleinement, c’est tellement libérateur!  Mon séjour a quand même été ponctué de quelques activités extérieures improvisées selon mes envies du moment présent. J’ai notamment couru (MC préfère la course) sur le sable durcit au bord de la Martinique (une plage longue de 10km), je me suis baladée dans le chemin du Barachoix où j’ai pu admirer les couleurs chaudes automnales de nos p’tits boisées, visiter les wapitis et humer les odeurs de la terre humide.

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Somme toute, entre deux contrats, les îles d’automne, quel bel endroit pour être seule et renouer avec le fil de ses idées, lire, créer, développer de nouveaux projets et écrire des articles de blogue! Pour en savoir plus sur les Îles-de-la-madeleine selon MC, je vous invite à lire, Parce qu’aux îles ce n’est pas pareil.

 

 

 

 

 

 

 

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